mardi 14 août 2012

Pyrénées Andorranes 2012

Jeudi 2 août 2012 :

Enfin le départ. Que l'année paraît longue entre ces grandes vacances, mais le plaisir n'en est que plus intense.
Nous quittons donc la maison à 13 heures 30, direction les Pyrénées. Comme toujours, nous choisissons les chemins de traverse, en l’occurrence le jeu consiste à éviter Toulouse.
Nous passons donc par Grenade, L'Isle Jourdain, pour rejoindre Muret.
Nous empruntons la vallée de la Lèze et traversons Foix. Cette route à l'avantage de nous faire entrer dans la ville en passant au pied du superbe château de Gaston Phoebus.





Nous continuons jusqu'à Ax les Thermes où nous bivouaquerons cette nuit.
Un petit tour dans la ville, un pèlerinage par procuration car la maman de Mamydomi y a passé son enfance, alors que son père tenait l'épicerie La Ruche, devenue Petit Casino, sur la place de la poste.



Une petite trempette des pieds dans l'eau chaude et sulfureuse du bassin des Ladres, 



un coup d'oeil sur une des sources chaudes qui parsèment la ville (il y en a 70!),



 et retour au Pépère pour un dîner rapide.
Nous sommes stationné au fond du parking de l'église, près du boulodromme couvert. Ce n'est pas idéal, mais comme les cloches de l'église sont muettes à partir de 22 heures...

Nous repartons pour une ballade nocturne, agrémenté d'un peu de musique jazzie à la terrasse du « Club », avant une nuit de repos bien méritée.

Vendredi 3 :

Cette fois, nous attaquons la montagne. Nous levons le camp vers 9 heures trente, sous la grisaille. Celle-ci nous suivra jusqu'après l'Hospitalet. Soudain, nous crevons la couche nuageuse et retrouvons avec plaisir le grand soleil.

 

C'est sous ses rayons que nous faisons un peu de shopping et de lèche vitrine au Pas de la Case. L'ambiance n'y est plus ce qu'elle était, on sent que la crise est passée par là...

 

Vers midi, nous reprenons la route vers le Port d'Envalira. C'est en seconde que le Pépère nous y emmène, tranquille et volontaire. 

 

Et c'est sur le parking du col que nous déjeunons, sous les rafales d'un vent bien frisquet.
En ce début d'après-midi, nous entamons la longue descente vers Soldeu. Nous continuons encore quelques kilomètres et nous nous garons sur le parking qui marque l'entrée de la vallée de l'Inclès.
C'est en bout de celle-ci que nous avons rendez-vous demain matin avec notre première randonnée en montagne. Mais la circulation y est réglementée, la route n'est ouverte qu'à partir de 10 heures, et les bivouacs y sont interdits.
En attendant, et pour nous mettre en jambes, nous parcourons en deux heures l'Ubac de l'Inclès, joli chemin qui longe le riu Inclès du parking bas où nous passerons la nuit, jusqu'au parking en haut de la vallée où nous stationnerons demain.

 

Après un petit verre de Moscatel, quelques olives farcies aux anchois, et un dîner frugal, nous tuons le temps avec un peu de lecture, un peu de conversation avec un couple de bretons de Quimper qui s'installent à côté de nous, jusqu'à l'heure du coucher.


Samedi 4 :

Aujourd'hui, les choses sérieuses commencent. Nous levons le camp vers 8 heures trente et parcourons les 3 kilomètres de la petite route, souvent très étroite, qui nous emmène en haut de la vallée de l'Inclès.
D'ici partent au moins trois belles randonnées vers les lacs et étangs.
Nous choisissons de monter à l'étang de Juclar, le plus grand des étangs d'Andorre. Donnée pour 4 heures aller-retour, elle présente un dénivelé de 465 mètres pour une distance de 9 kilomètres. Nous partons à 10 heures. Les premiers hectomètres se font sur un chemin large et presque carrossable, jusqu'à une aire de pique-nique atteinte en 20 minutes.



Ensuite, la pente devient plus méchante, et la montée se fait entre joli chemin et éboulis, traître pour les chevilles.
Partout, le bruit de l'eau, en torrent, en cascades, nous accompagne.






Bien que nous prenions tout notre temps, avec moult arrêts photos, nous sommes en vue du refuge, et atteignons l'étang en à peine plus de deux heures.



Nous y restons une bonne heure, entre déjeuner et courte sieste, puis nous entamons la descente.
Les quatre genoux ont tenu, le souffle a un peu manqué à partir de 2000 mètres, et à 2300, sommet du jour, il a fallu enfiler une petite laine.
Retour au camp de base vers 16 heures trente, une petite douche chaude avec le pulvérisateur de jardin transformé et peint en noir (super pratique, on aurait dû le faire avant...), et remplissage du réservoir avec l'eau du torrent.
On remet le Pépère en configuration route et redescendons vers la civilisation, le temps de quelques emplettes à Canillo.
Puis, aussi sec, nous entamons la montée, très raide, qui va nous mener au col d'Ordino. 


Nous avons compilé de la doc sur les randos à faire dans le coin, et nous stationnons en bord de route, face au départ de la boucle que nous ferons demain, le chemin du Tomb de les Néres.
Et ne me demandez pas ce que ça veux dire... 

La poubelle du coin porte un curieux tag : nous étions attendus !


Un peu de farniente, un bon dîner, et nous nous préparons pour une bonne nuit réparatrice.

Dimanche 5 :

Un peu d'orage est venu perturber notre sommeil bien mérité. Ce matin, le ciel est partagé, mais n'a pas l'air menaçant.

 
Par contre, le fond de l'air est très frais, et nous partons avec les K.Way. La ballade que nous allons faire est dite facile dans le topo-guide, longue de 8 kilomètres et doit nous prendre trois heures.
Tout ceci se vérifie, mais nous trouvons que tout ce temps, exclusivement passé en forêt de pins, est un peu monotone.

 
Pour l'agrémenter, nous trouvons de nombreuses fourmilières, de taille impressionnante,

quelques points de vue plongeant sur Canillo,



et une ou deux sources, bonnes à boire.

Si l 'ensemble du parcours est vraiment facile, les derniers hectomètres sont très pentus, avec même quelques marches à l'arrivée, et nous demanderont un bon moment de récupération quand nous rejoindrons le Pépère.

Il est 13  heures et nous déjeunons de bon appétit.
La route nous conduit ensuite à Ordino, puis nous montons vers le parc naturel de Sorteny. Le temps de nous documenter un peu à la cabane du parc, nous nous apercevons que ces deux derniers jours ont laissé des traces sur nos petits muscles, et qu'il faudra sans doute une journée de repos avant de repartir pour 4 ou 5 heures de marche avec des dénivelés de 6 à 700 mètres, car c'est ce que nous propose le site.
Après réflexion, nous décidons de redescendre vers Encamp et de bivouaquer au lac d'Angolasters.

C'est ce que nous ferons, après avoir mangé au restaurant du lieu. En effet, le parking est propriété de l'hôtel-restaurant, et, dans la mesure où nous y dînons, nous sommes conviés sans problème à rester pour la nuit.

Sur ce parking vide, un espagnol arrive.
Où se gare-t-il ?
Je vous le donne en mille ....

Heureusement, il s'en ira rapidement.
Lundi 6 :
A nouveau, l'orage a émaillé notre nuit d'éclairs et de tonnerre, la pluie faisant des claquettes sur le toit du Pépère.
Conséquence : nous nous levons vers 10 heures moins le quart après une très grasse matinée !
Nous prenons le temps de faire le tour du lac, nous n'y sommes pas seuls, l'accès facile en voiture y est pour quelque chose.
 
 Le déjeuner est lui aussi tardif, il nous faut partir. Ce lundi après-midi sera consacré au shopping intensif. Direction donc Andorre La Vieille et ses kilomètres de magasins, un haut lieu de la consommation mondiale !
Un monde fou, toutes les marques de fringues, de bijoux, de parfums, de chaussures, d'out-door etc...
Au bout d'un quart d'heure, mes sens, trop sollicités, se mettent en veille, me confirmant si besoin était que je ne suis vraiment pas consommateur.
Réduit au rôle de porteur, je laisse ma douce profiter du moment.
En fin d'après-midi, nous nous échappons de cette urbanité outrancière, et retrouvons un peu de calme dès les premiers kilomètres de la route qui, via La Massana, nous mène à Arinsal, une des 4 stations de ski du complexe Vallnord.
Nous y stationnons sans problème, pas de panneau d'interdiction aux camping-car, la dame, charmante, du chalet d'information nous conseillant même sur des endroits plus calmes.
Mais nous épargnons au Pépère une grimpette supplémentaire, et restons sur un des parkings de la station, qui nous paraît assez calme.
Nous pourrons ainsi démarrer directement pour la rando que nous avons choisie.
Reste à trouver un accès wifi pour relever et envoyer quelques mails. De nombreux bars le proposent, l'occasion d'aller boire un vrai café.

Mardi 7 :

On peut passer une bonne nuit sur un parking, en ville. Bien sur le parking est grand, et la ville très calme.
Après les ablutions matinales et un petit-déjeuner copieux, nous rejoignons la cabane d'Informations, pour en obtenir sur les randonnées existantes.
La plus facile nous est déconseillée, car très fréquentée ce matin. Nous optons donc pour celle qui nous permettra de rejoindre le refuge de Comapedrosa. Un dénivelé de 700 m pour deux heures et demie de montée, plus deux heures pour redescendre par le même chemin, ça promet !
De plus nous prenons un risque insensé, nous partons sans pique-nique, décidés à déjeuner au refuge, qui est un des trois gardés en Andorre. Nous n'avons donc d'autre choix que d'y monter à tout prix.
 Le depart est original, puisqu'il faut traverser un tunnel.
 
Et des montées, il y en a. Mais la beauté des paysages, la flore incroyable, orchidées, fougères, azalées, tapis d'aneth sauvage et de myrtilles (succulentes), framboisiers, et toutes les autres fleurs et plantes que je ne connais pas, et puis l'eau omniprésente et son gazouillis nous accompagne jusqu'en haut. Nous mettons deux heures et demie, on devient bons !






 L'arrêt déjeuner est un vrai bonheur. C'est la première fois que nous mangeons dans un refuge pyrénéen, un vrai menu avec salade très composée, ratatouille, riz et saucisse grillée, crème caramel, le tout avec eau et vin à volonté.


Un petit tour à l'étang de la truite tout proche,
et nous entamons la descente. Celle-ci est évidemment moins exigeante que la montée, mais les muscles des cuisses et les genoux sont très sollicités, prudence donc.



Mais tout se passe bien, et après un coup d'oeil au Pépère sur son parking,

nous voyons bientôt le bout du tunnel !

Un petit coin tranquille nous permet de prendre une bonne douche chaude grâce à notre pulvérisateur de jardin transformé, puis nous gagnons Arcalis, deuxième station de ski de la zone.
Là, nous avons le choix entre des dizaines de parkings vides, étagés sur plusieurs niveaux. Nous allons au plus haut, 2240 mètres, d'où nous partirons demain pour une ballade plus tranquille qu'aujourd'hui.

Surprise, il y a un spot wifi gratuit au restaurant du site, que je capte plein pot.
L'occasion de donner des nouvelles, et même de gérer quelques annonces que j'ai passées sur LBC : le comble !
Allez, bonne nuit à tous.

Mercredi 8 :

Le grand calme de la montagne nous a permis de bien récupérer.
Par contre, 12° dans le Pépère à 7 heures !
La bonne solution : attendre que le soleil donne et réchauffe notre « sweet home », d'où lever vers 8 heures trente.

Un cadre superbe pour un petit déjeuner, non ?


La ballade d'aujourd'hui devrait être assez cool. Elle doit nous permettre de rejoindre les trois étangs étagés de Tristaina en moins d'une heure.

C'est ce que nous faisons, avec allégresse, même si d 'emblée, il faut grimper un sacré raidillon !

Nous découvrons rapidement les plans d'eau qui font la beauté du site.



 Arrivés au lac du haut, nous continuons par une bonne grimpette d'une demi-heure, qui nous mène au cirque de Tristaina, majestueux, avec un autre petit lac qui nous tend les rives pour le pique-nique.


Là nous tutoyons les névés, nous sommes haut !

Le petit lac est habité par des centaines de têtards qui se regroupent au soleil près de la rive.

La facilité d'accès, à ces altitudes grâce à la route de la station de ski, puis aux lacs eux-même fait qu'il y a foule. Et qui dit foule espagnole dit brouhaha impressionnant, magnifié par l'écho des montagnes !
Après un bon moment auprès de l'eau cristalline, nous redescendons au parking.
Allez, on plie les gaules, il va falloir commencer à penser au chemin du retour, déjà.
 Nous passerons par l'Espagne pour rejoindre la France, donc nous retraversons l'Andorre jusqu'à Sant Julia de Loria. Nous y faisons des courses, en particulier les alcools, apéritifs et tabac (pour les copains), quelques fouets catalans, tapas en conserve, et un peu de ravitaillement.
Il fait une chaleur écrasante et nous nous dépêchons de retourner en altitude, en l'occurence nous poussons jusqu'à Os de Civis, où nous entrons déjà, mais momentanément, en Espagne.
Le village est très typique, avec 4 hôtels pleins de touristes français. Plusieurs randonnées sont proposées, nous choisirons demain.
Difficile de trouver un plat pour bivouaquer, nous sortons un peu du village et stationnons en bord de route. Pas génial, mais comme c'est un cul de sac, ce devrait être calme.
  Nous sommes vite rejoint par une bande de curieux
Nous prenons le temps de visiter ce curieux village qui, bien qu'en territoire espagnol, n'est accessible que de l'Andorre. Même les véhicules des hôtels, qui sont espagnols, sont immatriculés en Andorre.


Certains passages sont étroits, très bas de plafond
Nous comprendrons pourquoi en croisant quelques habitants




Nous apprendrons le lendemain que ce village est réputé pour sa gastronomie, en particulier les escargots, ce qui explique la présence de nombreux français dans les 4 hôtels.

Jeudi 9 :

Si ce n'est les aboiements intempestifs d'un clebs insomniaque, nous avons assez bien dormi. De toute façon, après un certain nombre d'heures de marche en montagne, il faut plus que le bruit d'un chien pour nous laisser éveillés !
Nous choisissons une marche présentée comme facile, un aller-retour par les deux rives de l'Os qui coule au fond de la vallée.
Comme souvent, même si les difficultés ne sont pas majeures, il s'agit quand même d'une bonne grimpette, avec 300 mètres de dénivelé, comportant certains passages équipés de corde.


 Nous traversons une première fois le ruisseau
 Passons près d'une ancienne habitation, il ne fallait pas oublier le sel !


 
 Le balisage, comme partout en Andorre, est remarquable
En 1 heures et demie, nous atteignons le bout de la vallée côté adrets, pour ensuite redescendre côté ubac, avec son ombre bienfaisante, par une piste forestière en pente douce.
 
 Bientôt, nous avons une vue plongeante sur le village, où notre Pépère nous attend


Malheureusement, les deux derniers kilomètres se font sur la route goudronnée, malmenant genoux et pieds.
Partis à 10 heures, nous sommes de retour à midi et quart. Le temps de ranger le Pépère, de le descendre de ses cales et nous voilà repartis.
France Inter, que nous captons ici, annonce la canicule dans le Sud-Ouest avec des températures proches de 40° . Nous ressentons ici aussi cette chaleur. Aussi décidons nous de ne perdre que quelques centaines de mètres d'altitude, et de passer l'après-midi et la nuit sur une aire de repos que borde le torrent.

Ce sera l'occasion d'avancer un peu dans la lecture de nos bouquins respectifs, après un bon déjeuner avec saucisses grillées au barbeuq, et une bonne sieste.
Nous sommes vers 1500 mètres d'altitude et il fait très chaud, qu'est-ce que cela doit être en bas !
Heureusement, nous pouvons nous rafraîchir à l'eau glacée du riù.

Et faire une petite lessive

Petit à petit, l'endroit qui s'était garni d'espagnols, toujours aussi bruyants, se vide, et bientôt nous sommes assez seuls pour une bonne douche chaude.
Le dîner, un peu de lecture et vite au lit. Demain, nous quittons l'Andorre pour un bref séjour en Espagne, via La Seu d'Urgell.

Vendredi 10 :

Bien sur nous eûmes droit à deux ou trois voitures et un quad particulièrement bruyant vers 5 heures du matin. Mais dans l'ensemble, nous avons bien dormi.
Je refait le plein d'eau à la fontaine de l'aire de repos, et nous descendons vers Sant Julia. Quelques emplettes pour le ravitaillement des deux jours suivants, le plein de Gas-oil à 1,17 €, et nous passons la frontière, un peu embouteillée, et où tout le monde est contrôlé …
Une petite halte à la Seu d'Urgell,

 où les anciens papotent à l'ombre des platanes,

puis arrêt déjeuner à Rialp, au bord du rio Noguerra Pallaressa.
Allez devinette : quel est le sport local, qui justifie les hordes de touristes, les nombreux hôtels, et des camionnettes avec remorques dans tous les coins ?

 
Bien vu, Rialp est la capitale pyrénéenne du rafting, et accessoirement du canoë et du kayak.
Il faut ensuite gravir le Port de la Bonaigua, 2072 mètres, où nous retrouvons un peu d'air frais . Le vent y est même un peu trop présent pour y rester.




Même ici, les risques de bouchon sont présents. La cause en est toutefois différente.

 
Nous redescendons donc vers le Val d'Aran espagnol. Nous visitons Aries, jolie bourgade, un peu embourgeoisée par la présence d'un Parador kitchissime,
 et rencontrons un fleuve, célébré par Nougaro, mais qui n'est encore qu'un riù insignifiant.

Le stationnement des camping-car est partout interdit, et nous arrivons à Viella en fin d'après-midi.
Comme souvent, c'est au feeling que nous trouvons une petite route, dans Viella, direction Gausac, qui nous amène, après de nouveau une grosse grimpette jusque vers 1600 mètres, à un endroit étonnant, Bassa d'Oles.
Une sorte d'étang, plus ou moins construit, presque une lagune, avec une flore lacustre importante, quelques truites, le tout bordé d'une forêt de pin.



Le lieu est fréquenté, mais vers 20 heures trente, les dernières voitures s'en vont.
Nous sommes alors les seuls habitants, avec quelques chevaux sauvages qui, rapidement, s'éloignent dans la forêt, et une foule d'oiseaux aux cris variés.
Pas facile de trouver un endroit plat, mais cales aidant, nous arrivons à une horizontalité acceptable.
 
La fraîcheur bienvenue après le « cagnard » de cette journée promet une soirée et une nuit agréable.

Samedi 11 :

Les pêcheurs sont matinaux, quelques uns sont arrivés de bonne heure mais très discrètement. De toute façon, nous voulions décoller d'assez bonne heure pour ce dernier matin espagnol.
Petit souci : nous sommes en panne de gaz. En effet, suite à une fuite du système de GPL que je n'ai pu réparer avant de partir, nous fonctionnons avec des bouteilles de Camping Gaz.
Or, contrairement à ce qu'indique le terme « International » dans la marque de cette source d'énergie mobile, il est très difficile de trouver ce produit en Andorre et en Espagne, au moins là où nous sommes.
Les rares à en avoir sont certains campings qui, eux même, sont peu fréquents. Bref, nous n'avons plus de gaz.
Ni une, ni deux, Papyluc retrouve ses vieux réflexes d'éclaireur de France, et je fabrique un petit réchaud à bois sur des pierres trouvées sur place.
En quelques minutes, l'eau de la casserole est bien chaude. Bien sur la casserole est foutue, le fond goudronné par la résine du bois de pin, mais c'était un vieux modèle que je retrouverai sans doute dans un quelconque vide-grenier pour trois francs six sous...
En attendant, le thé et le café étaient bien chaud, comme l'eau pour la toilette.
Donc, vers 9 heures nous commençons notre descente sur Viella, et autant le moteur du Pépère était bien monté en température hier, autant ce matin ses freins sont bien sollicités !
Une halte à Bossost, dernière ville du Val d'Aran avant la France, est prévue, pour les achats des traditionnels cadeaux à la famille, ainsi que de quelques charcuteries ou fromages typiques qui agrémenteront les apéritifs dînatoires, autant d'occasions d'informer proches et voisins admiratifs, de nos exploits montagnards.
Pas l'ombre, par contre, de la moindre bouteille de Camping-Gaz. Mais un renseignement fortuit nous conduira, quelques kilomètres plus bas dans la vallée, à un camping en bord de « «Garonna «  qui nous dépannera. Je rappelle aux étourdis que notre frigo, à l'arrêt, marche sur le gaz, et qu'au vu des températures, sans froid, le beurre est liquide...Et je ne parle pas du reste.
Le déjeuner est vite avalé sur le parking ombragé de Bossost, et nous continuons de descendre.
Nous voilà maintenant en France, et nous avons projeté une halte à Saint Bertrand de Comminges. Ce 11 août est marqué par une journée médiévale avec animation et tout, et tout …
La cathédrale est toujours aussi majestueuse, certaines demeures superbement mises en valeur.
Un marché folkloriquement typique nous attend également, bref, un moment hors du temps !









 
Nous bivouaquerons au bord du Lac de la Gimone, près de Lanax, repéré sur la carte. Il permet une bonne baignade, et un stationnement sur un grand parking herbeux, qui ne doit pas dépasser 24 heures. Une partie de ce parking est transformé en aire de camping-car payante (il sont 4 ou 5 ce soir), avec électricité.
Par contre, douche (froide), toilettes et lavabos sont à disposition gracieusement. Un coin sympathique pour ceux qui ont des enfants, baignade surveillée, jeux, location de pédalos, bateaux, canoës etc..., pas beaucoup de monde en ce jour de forte chaleur.
Voilà, nous nous préparons pour la dernière nuit de ce périple 2012, demain midi, nous devrions être de retour à la maison...

Dimanche 12 :

Nous quittons notre oasis gersoise vers 9 heures et, après un coup d'oeil au château de conte de fée de Saint Blancard, nous faisons route vers la maison.
A midi tapante, le Pépère, même pas essoufflé, se gare dans la cour.

Conclusion :

Le slogan "Andorre, le pays des Pyrénées" n'est pas usurpé : ce pays présente quelques uns des sommets les plus majestueux de la chaîne, les vallées, Inclès, Ransol, ses parcs, Sorteny, Comapedrosa, tous ses lacs et étangs d'altitudes (plus de 70 !) sont autant de buts de randonnées très bien balisées. Nombre d'entre elles emprunte le parcours du GR 11 qui, en 47 étapes, vous fait traverser d'est en ouest (ou inversement), tout le massif pyrénéen.
Les villes andorranes présente peu d'intérêt touristique, et sont très fréquentées en cette période estivale.
De plus, les camping-cars et autres"autocaravanes" sont assez mal accueillies, avec interdiction à tout va, et parcage dans des terrains plus ou moins vagues.
Difficulté de stationner dans les parcs naturels également, c'est assez normal, mais avec un peu de débrouille, et grâce, une fois de plus, à la taille idéale de nos merveilleux engins, on trouve à bivouaquer en sauvage, ce que nous avons fait tous les soirs (aucun arrêt camping cette année, grâce à la miraculeuse douche solaire..., et à l'eau partout présente pour remplissage et petites lessives).
Par contre, les stations de sports d'hiver (Pas de la Case, Grau Roigt, les 4 sites de Vallnord, Granvalira), peu fréquentées en été, présentent des possibilités de stationnement gratuit infinies, et somme toute agréables, même sur le bitume.
Souvent situées vers 2000 mètres, elles donnent accès à des dizaines d'itinéraires de randonnées en haute altitude que nous aurions du mal à faire en partant de plus bas.
De nombreux refuges permettent de passer la nuit, et donc de faire des marches sur deux jours, permettant d'accéder à des endroits plus éloignés. Nous le ferons sans doute une prochaine fois, mais nous n'étions pas équipés (sac de couchage, réchaud ...).
Nous avions pris les vélos, nous ne les avons utilisés qu'une fois. Pas indispensables, sauf pour les mordus du VTT de descente : là aussi, l'Andorre est super équipée, avec des parcs et des pistes consacrées à cette discipline un peu partout.
Des petits restaurants où on mange bien à partir d'une dizaine d'euros tout compris, du gas-oil à 1,17€, par contre peu de campings, sans doute faute de place.
Ce furent sans doute nos vacances les plus économiques, un seul plein de G.O pour environ 700 kilomètres, deux restaurants, pas de campings, des repas froids pour la plupart, moins cher qu'à la maison.
De plus, les économies réalisées lors de nos achats (raisonnables) d'alcools et apéritifs, que nous aurions de toute façon achetés ici, avec des prix facilement 50% moins élevés, nous remboursent le plein de carburant, moins cher lui aussi.

Nous retournerons sûrement en Andorre, nombre de superbes randonnées nous y attendent encore.

 Liens utiles :
Le Tourisme en Andorre 
Des randonnées en Andorre 
Encore d'autres... 
Et d'autres encore ! 
Rando au Bassa d'Olès 
Le GR 11 dans les Pyrénées Espagnoles